Tendances de l'énergie 22/04/2025
Tendances gaz naturel
La semaine a été courte sur le marché de l’énergie. Entre le 15 et le 17 avril, le prix PEG du gaz sur l’EEX a augmenté de 0,48 €/MWh, de 32,52 €/MWh à 33,00 €/MWh. Depuis le début du mois d’avril, le prix est stable, en très légère baisse cependant.
La tension sur le marché du GNL risque de durer au-delà de 2027. Cette tension provient de retards de projets majeurs (notamment aux États-Unis, en Russie et au Qatar) et d’une demande asiatique qui reste forte, malgré des prix encore inaccessibles pour certains pays. Cette offre limitée, dans un contexte où l’Europe a considérablement réduit sa dépendance au gaz russe, accroît l’incertitude sur les prix et fragilise la sécurité énergétique de plusieurs régions.
Concrètement, cela peut entraîner une hausse durable du prix de l’électricité en Europe, surtout si les réacteurs nucléaires doivent être modulés ou arrêtés pour équilibrer le réseau. Les industries électro-intensives risquent de perdre en compétitivité. De leur côté, les ménages vulnérables pourraient subir une précarité énergétique en hausse. La promesse d’un excédent d’offre en 2026 semble désormais hors de portée.
Tendances électricité
Côté électricité, la stabilité est aussi au rendez-vous, mais en très légère baisse. Entre le 15 et le 17 avril, le prix de l’électricité sur l’EEX a baissé de 0,49 €/MWh, de 61,12 €/MWh à 60,63 €/MWh.
Un surplus électrique printanier force RTE à activer des mécanismes d’urgence coûteux et à brider la production renouvelable. Pour palier cet excédent, RTE a versé jusqu’à 12 000 €/MWh à ses homologues pour écouler ses surplus. Parallèlement, le gestionnaire indemnise généreusement les parcs éoliens et solaires contraints de réduire leur production. Ces mesures alourdissent la facture globale et pèsent sur les tarifs finaux. Les consommateurs risquent de voir leurs factures grimper, tandis que la volatilité du marché spot, avec des prix négatifs dès avril, crée une instabilité inédite.
Les gros consommateurs d’électricité voient leurs coûts de production devenir imprévisibles, tandis que l’économie dans son ensemble manque de souplesse opérationnelle. Sans davantage de stockage ni de règles renforcées, cette pression reviendra régulièrement, même si l’été peut offrir un court répit. Les obligations à venir pour les énergies renouvelables et l’ajustement des tarifs en heures creuses devraient tempérer ces surcoûts, mais leur efficacité reste à évaluer.
À lire cette semaine : Maîtriser les obligations de reporting énergétique pour les grandes entreprises