Gaz naturel

 

La tendance haussière se confirme, depuis la fin du mois dernier les prix se dirigent à la hausse. Outre la problématique de paiement en roubles déjà évoquée ici, les tensions se font de plus en plus fortes entre les pays européens et la Russie, suite aux exactions sanglantes de cette dernière en Ukraine. Des sanctions dans l’énergie, dans un premier temps sur le charbon, mais pouvant dans un second temps porter sur les importations de gaz, sont de plus en plus probables

 

Les prix du gaz intègrent ce risque malgré des flux d’importation confortables pour le moment.  

 

Pendant ce temps, les filiales européennes de Gazprom sont dans la tourmente. Après l’annonce d’un changement d’actionnariat douteux et une tentative de liquidation par la maison mère russe, l’Allemagne a annoncé sa décision de nationaliser Gazprom Germania qui outre un portefeuille de fourniture conséquent détient des actifs de stockage gaziers. Le Royaume-Uni semble vouloir faire de même avec Gazprom Energy UK et peut-être avec Gazprom Marketing & Trading (filiale trading détenant les couvertures des autres filiales européennes du groupe). Le destin de la filiale française est incertain.  

 

 

Electricité  

Les prix de l'électricité sur les échéances calendaires sont comme toujours portés par le prix du gaz et du carbone

 

À noter que les températures froides pour la saison et la faible disponibilité nucléaire (pratiquement la moitié du parc était à l’arrêt) a entraîné un certain remue-ménage sur le marché spot (J-1), où les prix ont atteint 2 987,78 euros/MWh le lundi 4 avril entre 9 et 10h. Ce prix, qui était dangereusement proche du plafond technique de 300 euros/MWh, a entraîné un relèvement de celui-ci à 4000 euros/MWh.

 

La faible disponibilité nucléaire handicape de plus en plus la compétitivité des prix de l'électricité français. Il existe par exemple une différence de 25 euros/MWh sur le contrat CAL 2023 entre la France et l’Allemagne. Sur le spot cette différence peut être extrême, par exemple durant le pic à 2 987,78 euros/MWh, le prix allemand n’était “qu'à” 101,16 euros/MWh