Gaz naturel

 

 

Encore une semaine “sauvage” sur les marchés du gaz. Après un déclin des prix entre le 6 et le 13 juin, dû à la résolution de la problématique des paiements en roubles, les prix sont repartis très violemment à la hausse à partir du 14, oblitérant la baisse et établissant de nouveaux records. 

 

En cause, une série de rebondissements malencontreux. Une explosion a d’abord eu lieu sur le terminal méthanier de Freeport aux Etats-Unis ( celui-ci permettant l'exportation de gaz naturel américain sous forme liquide). Il a été annoncé le 14, que le terminal ne sera pas redémarré avant 90 jours, ce qui affecte l'approvisionnement mondial en GNL (les prix en Asie, qui dépendent fortement de l'approvisionnement GNL, ont d’ailleurs encore plus fortement réagi).

 

Mais cet incident n’est que marginal par rapport aux annonces de Gazprom sur le pipeline Nord Stream I. Le géant gazier a en effet déclaré rencontrer des problèmes techniques sur une station de compression, suite à des retards dans la réparation d’une turbine par Siemens (délais apparemment générés par les sanctions commerciales envers la Russie). Ces difficultés techniques pourraient affecter 60% des flux passants par Nord Stream I, voire entraîner une interruption totale (selon la déclaration d’un cadre de Gazprom le 16 juin).  Les flux de gaz russe ont déjà commencé à diminuer (-19% le jeudi 16)  et Gazprom a déjà annoncé à certains de ses clients une baisse ou un arrêt de leur approvisionnement en gaz. 

 

Ces annonces impactent les importations françaises et ont conduit à l'arrêt des flux de gaz russe par gazoduc en France depuis le 17 juin. La France étant dans une situation gazière plus avantageuse (stockage mieux rempli) que ses voisins, GRTgaz se veut rassurant. Toutefois, regarder uniquement le périmètre France dans un système gazier européen n’est pas très informatif.    

 

Si NS1 devait cesser son fonctionnement, l’approvisionnement de gaz européen à l’hiver serait fortement compromis pour l'ensemble des pays européens. Il est probable que le gouvernement fasse des annonces à l’issue de la période électorale. 

 

Electricité  

Les prix de l’électricité ont été turbopropulsés par le prix du gaz. Les prix français restent extrêmement élevés par rapport à ses voisins et les perspectives sur l’hiver prochain ne s'améliorent pas vraiment.

 

Seule bonne nouvelle, le prix du carbone a légèrement baissé, plusieurs acteurs ayant été forcés de vendre leurs quotas d’émissions pour financer la hausse des prix du gaz naturel.