Révélant des divisions profondes, la récente COP28 a été marquée par la demande de l'OPEP à ses membres de rejeter tout accord sur les énergies fossiles. L'Arabie saoudite et l'Irak persistaient dans leur opposition à toute sortie des énergies fossiles. Face à cette impasse, un nouveau projet d'accord a été soumis aux membres de la COP. Celui-ci préconise la réduction de la consommation et de la production d'énergies fossiles, excluant toutefois une sortie progressive. L’accord a été adopté par 200 pays, dans le but de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 °C, conformément à l'objectif de l'Accord de Paris de 2015. Décryptons son contenu.


 

Présence des énergies fossiles dans l’accord : une première en COP

 

La COP28 de Dubaï a pris une décision historique en adoptant, par consensus, son texte final. Cet accord appel à une "transition" loin des énergies fossiles. Le président émirati, Sultan al-Jaber, qualifie cette décision de "réussite historique", soulignant que c'est la première fois que les énergies fossiles sont explicitement mentionnées dans un accord final de la COP. Les délégués ont répondu par des applaudissements prolongés.

 

La combustion des énergies fossiles, responsable majeure du réchauffement climatique depuis le XIXe siècle, est désormais abordée de manière inédite, marquant un progrès significatif depuis la COP26 à Glasgow. Le document exhorte les nations à "transitionner hors des énergies fossiles de manière juste et équitable" et à accélérer leurs actions pour atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050. Cela signifie respecter un rythme différent selon les pays, leurs besoins de développement et leur responsabilité historique dans le réchauffement climatique.

 

Le texte suscite des réserves en évoquant les "énergies de transition" (gaz, GNL, etc.) pour assurer la "sécurité énergétique" des pays en développement. Des critiques soulignent que le gaz est une énergie fossile chargée en méthane, mettant en doute son statut de "transition". En choisissant le terme de "transitioning away," le texte évite le "phase-out" réclamé par 130 pays, dont l'Union européenne et les États-Unis, mais refusé par des producteurs de pétrole, en particulier l'Arabie saoudite.


 

Les autres mesures de l’accord de la COP28

 

Le texte engage également les pays à tripler les capacités des énergies renouvelables, à doubler l'efficacité énergétique d'ici à 2030 et à accélérer les technologies "zéro carbone" et "bas-carbone", incluant le nucléaire et l'hydrogène bas-carbone.

 

Réduction des gaz à effet de serre

 

Réaffirmant la nécessité d'une réduction substantielle, rapide et durable des émissions de gaz à effet de serre, l'accord de la COP28 confirme l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, en cohérence avec les recommandations scientifiques.

 

Réduction du charbon

 

Une accélération planifiée pour réduire progressivement l'utilisation du charbon marque une continuité avec les accords précédents, soulignant l'urgence d'abandonner cette source d'énergie polluante. Un mécanisme de financement a été mis en place pour dissuader les banques privées de soutenir tout nouveau projet de mines de charbon dans le monde.

 

Essor des énergies renouvelables

 

L'accord de Dubaï appelle à tripler la capacité des énergies renouvelables à l'échelle mondiale d'ici à 2030, s'alignant sur les engagements volontaires de 130 pays. Ce virage stratégique reflète l'approbation récente du G20 pour tripler la capacité des énergies renouvelables d'ici à la fin de la décennie.

 

Promotion des énergies à faibles émissions

 

Accélérer le développement de technologies à faibles émissions de carbone, englobant les énergies renouvelables, le nucléaire et les solutions de captage et de stockage du carbone, s'inscrit dans l'effort global pour décarboniser les industries difficiles.

 

Le texte met également en avant l'importance des moyens financiers pour l'action climatique, tout en soulignant leur insuffisance pour répondre aux impacts croissants du changement climatique dans les pays en développement. Des appels sont lancés pour que les pays développés fournissent les moyens nécessaires aux nations en développement.

 

Malgré les avancées, des inquiétudes subsistent quant à la mention du captage et stockage de carbone, considéré par certains comme une solution encore peu mature. Des ONG dénoncent l'influence de l'OPEP et de l'industrie des combustibles fossiles dans la décision.


 

La réaction de la France face à cet accord sur les énergies fossiles

 

La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a salué la mention du nucléaire dans le rapport final comme une victoire diplomatique pour la France. Le président Emmanuel Macron a également exprimé sa satisfaction, soulignant que l'accord engage le monde dans une transition sans énergies fossiles tout en reconnaissant le rôle clé du nucléaire. Cette reconnaissance du nucléaire comme une énergie propre et décarbonée s'inscrit dans la stratégie française visant à atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050.

 

Le texte de l'accord insiste sur le développement du nucléaire comme l'un des leviers à activer pour lutter contre le changement climatique. Cela marque une évolution importante par rapport aux précédentes COP où le nucléaire n'était pas considéré comme une énergie verte. Cette décision a été renforcée par une déclaration commune, début décembre, de plusieurs pays, dont les États-Unis, la France et les Émirats arabes unis. Ce sont eux qui ont appelé à tripler les capacités nucléaires mondiales d'ici à 2050.

 

Le revirement en faveur du nucléaire en Europe, illustré par la prolongation de l'exploitation de centrales en Allemagne et la relance de la production en France, est attribué en partie aux préoccupations liées à l'approvisionnement en hydrocarbures en raison de l'instabilité politique, en particulier après la guerre en Ukraine. Cependant, les critiques des associations, telles que Greenpeace, mettent en doute la faisabilité de tripler les capacités nucléaires mondiales. Elles soulignent la lenteur de sa mise en œuvre et plaident en faveur d'une transition plus rapide vers les énergies renouvelables.


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