Gaz naturel

 

Une crise succède à une autre. Alors que le marché s’était détendu en début de mois, espérant enfin voir arriver des volumes de gaz russe supplémentaires, les nuages noirs se sont par la suite accumulés, voyant les prix remonter rapidement depuis le milieu de la semaine dernière, revenant pratiquement à leur niveau du mois dernier.

 

Première source d'inquiétude: la crise Biélorusse. Son président Alexandre Loukachenko a en effet menacé d’interrompre le transit de gaz russe via le pipeline Yamal qui passe par la Biélorussie, suite au conflit avec l’Union Européenne sur le destin de milliers de migrants actuellement bloqués à la frontière polonaise. La Russie a rapidement réagi à cette déclaration, en déclarant que les livraisons de gaz via Yamal ne seraient pas interrompues. Il est d’ailleurs peu probable que la Biélorussie ose défier son allié russe, dont il dépend énormément économiquement, sur cette question.

 

Deuxième source de tensions, le démarrage du pipeline Nord Stream II. Le régulateur allemand de réseaux (Bundesnetzagentur) a en effet rejeté la procédure d’approbation en tant que gestionnaire de réseau européen de l’opérateur de NSII le 16 novembre. Ce  dernier devra de nouveau soumettre son dossier via une filiale créée spécialement en Allemagne. Ce nouveau délai pourrait retarder le démarrage du transit de gaz via NSII de plusieurs mois, voire après l’hiver. 

 

Pris entre ces incertitudes géopolitiques et des prévisions de températures basses dans les semaines à venir, les marchés ne savent plus à quel saint se vouer. 

 


 

Electricité  

Le marché du carbone est assez mouvementé. Après de nombreuses semaines « coincé » dans une fourchette de prix entre 55 et 60/tonne, le prix du carbone a établi cette semaine de nouveaux records, dépassant hier les 69 euros/t. La perte de compétitivité du gaz par rapport au charbon dans la production d’électricité continue d’être un des fondamentaux du marché, mais la hausse récente est avant tout technique. Les spéculateurs ont en effet poussé les prix à la hausse dans un contexte de liquidité faible.

 

Les prix de l’électricité ont bien sûr suivi le mouvement du gaz et du carbone à la hausse. Les inquiétudes sur l’équilibre offre-demande cet hiver apparaissent de plus en plus vives, outre un déficit de gaz, la disponibilité des centrales nucléaires pourrait se révéler insuffisante. En effet, 3 réacteurs de 4,1 GW sont à risque de voir leurs périodes d’arrêts prolongées après l’automne.