Aides énergétiques : quel est le prix des CEE en 2025 ?
Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) jouent un rôle incontournable dans la transition énergétique en France. Destiné à inciter les fournisseurs à promouvoir des actions d’efficacité énergétique, ce dispositif reste en place, malgré quelques changements au programme cette année. L’année 2025 signe en effet la fin de la 5e période (P5) du dispositif. À ce titre, plusieurs changements réglementaires sont prévus pour renforcer son efficacité et limiter les fraudes. Alors, à quel prix s’échangent les CEE cette année ? Comment évoluent-ils par rapport aux années précédentes ? Décryptons ensemble l’évolution du cours des CEE en 2025 !
Rappel du principe des Certificats d’Économie d’Énergie
Mis en place par la loi POPE en 2005, le dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) a pour but d’inciter les vendeurs du secteur énergétique à favoriser les économies d’énergie. Pour ce faire, deux choix s’offrent à eux : soit ils réalisent eux-mêmes des travaux sur leur patrimoine, soit ils encouragent leurs clients à entreprendre des actions d’efficacité énergétique en échange d’aides financières.
Depuis 2022, le dispositif est entré dans sa cinquième période, qui doit justement s’achever en 2025. À ce jour, ce sont pas moins de 206 opérations standardisées qui ouvrent droit à des CEE, chacune étant encadrée par des fiches techniques élaborées par l’ATEE et l’ADEME, puis validées par la DGEC. À quoi servent-elles ? Ces fiches détaillent en réalité plusieurs points du dispositif :
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les modalités des travaux,
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la quantité d’énergie économisée,
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les compensations accordées.
Elles prennent également en compte les disparités climatiques entre les zones H1, H2 et H3. Pour faire simple, plus la zone est froide, plus l’incitation financière est élevée ! Il est important de noter que le montant des primes dépend de nombreux critères, tels que le type de bâtiment, la surface isolée ou encore la performance des équipements installés.
CEE 2025 : passage de la 5° à la 6° période
L’année 2025 marque un virage serré pour le dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), avec la fin imminente de la cinquième période (P5) et la préparation de la sixième (P6).
Pourtant, à ce jour, l’objectif de la P5 reste encore loin d’être atteint : entre janvier 2022 et octobre 2024, seuls 1 928 TWhcumac ont été délivrés sur un objectif total de… 3 100 TWhcumac à l’horizon 2026 ! Pas de surprise, les efforts devront donc inévitablement être intensifiés pour combler ce retard.
En parallèle, depuis juillet 2023, des concertations ont d’ores et déjà été engagées pour définir les contours de la P6, mais les modalités précises (durée, obligations, fréquence de réconciliation) ne sont pas encore fixées : rendez-vous mi-2025 pour en savoir plus !
Une chose reste toutefois certaine : la lutte contre la fraude prend une place centrale dans les ajustements en cours. C’est notamment le cas du Coup de pouce Thermostat, suspendu par un arrêté du 21 novembre 2024 après avoir été jugé trop vulnérable aux arnaques. Cette aide, qui permettait de financer jusqu’à 80 % des frais d’installation d’un thermostat connecté, reviendra bel et bien, mais dans une version sécurisée.
Bon à savoir : en attendant cet ajustement, la fiche BAR-TH-173 demeure accessible, bien que son montant soit moins avantageux.
Autre changement à venir : la Rénovation globale en habitat collectif. Le 63e arrêté du 6 septembre 2024 a supprimé l’ancienne fiche BAR-TH-145 pour mettre en place un nouveau Coup de pouce Rénovation générale, assorti de règles plus strictes. Ce dispositif, éligible depuis le 1er novembre 2024, pourra être engagé jusqu’au 31 décembre 2025 et achevé d’ici fin 2027.
Quel est le prix des CEE en 2025 ?
Les Certificats d'Économies d'Énergie (CEE) sont comptabilisés en kWh Cumac d’énergie finale. Le Cumac est une unité de mesure qui permet d’évaluer le coût économisé pour 1 kWh grâce à l’installation de dispositifs énergétiques, avec la relation suivante : 1 kWh Cumac = 1 CEE.
Bon à savoir : le terme Cumac est issu de la contraction des mots cumulé et actualisé. Cette unité reflète le volume total d’énergie économisée sur la durée de vie d’une opération (cumulé) tout en prenant en compte la perte d’efficacité potentielle au fil du temps (actualisé).
De son côté, le kilowatt-heure (kWh), qui entre aussi dans l’équation, mesure la quantité d’énergie consommée par un appareil de 1000 watts (1 kW) pendant une heure. Ainsi, on peut calculer la quantité de CEE générée par une action d’efficacité énergétique à l’aide de la formule suivante :
CEE (kWhcumac)= Gain annuel (kWh) × Durée de vie (an) × Coefficient d’actualisation
L’évolution du cours des CEE en 2025 selon le registre Emmy est la suivante :
Mois |
Prix indice global (nouvelle formule en €/MWh Cumac) |
Janvier |
8,11 |
Février |
7,90 |
Cette fluctuation des prix peut être influencée par la demande des fournisseurs d’énergie, les objectifs réglementaires, ainsi que par l’évolution du marché de l’énergie et des politiques publiques en matière d’efficacité énergétique. Voilà donc une affaire à suivre mois après mois !
Les CEE par secteur
En fonction du secteur dans lequel vous évoluez, les CEE ne fonctionnent pas de la même manière.
Les CEE en copropriété
Les copropriétés peuvent profiter du dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie pour financer leurs travaux de rénovation énergétique. Grâce à ces aides, les copropriétaires profitent en effet de factures réduites sur le long terme. Dans certains cas, les CEE peuvent couvrir jusqu’à 25 % du coût total des travaux !
Les possibilités sont nombreuses :
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Isolation thermique des combles, des toitures, des murs ou encore des planchers,
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modernisation des systèmes de chauffage avec une chaudière collective à haute performance,
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isolation des réseaux hydrauliques et d’eau chaude sanitaire, etc.
Les fiches standardisées, comme la BAR-EN-101 pour l’isolation des combles ou la BAR-TH-107 pour l’installation de chaudières collectives, offrent aux copropriétés un cadre précis aux travaux éligibles.
Il est important de noter que toute copropriété peut bénéficier des primes CEE, à condition que l’immeuble ait plus de deux ans et que les travaux soient réalisés par une entreprise labellisée RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
Industrie et CEE
L’industrie fait partie des plus gros bénéficiaires du dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie, avec 34 opérations standardisées permettant d’obtenir des aides financières. Leur but : améliorer l’efficacité énergétique des sites de production. Ces opérations se répartissent en trois grandes catégories :
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le bâtiment,
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l’éclairage,
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la ventilation.
Le gain financier pour les industriels dépend du nombre de CEE obtenus par rapport à l’investissement initial, un indicateur connu sous le nom de taux de couverture. Pour faire simple, plus ce taux est élevé, plus l’opération est rentable !
Bon à savoir : certaines actions d’optimisation énergétique sont plus avantageuses que d’autres. Nous pouvons notamment citer l’installation d’un système de récupération de chaleur sur un compresseur d’air (IND-UT-103) ou l’intégration d’un moto-variateur synchrone à aimants permanents (IND-UT-114).
Les Certificats d’Économie d’Énergie dans le secteur tertiaire
Vous évoluez dans le secteur tertiaire ? Les CEE vous sont aussi accessibles ! Avec 52 fiches CEE dédiées, les entreprises peuvent obtenir des aides pour financer des travaux variés, allant de l’isolation thermique des bâtiments à l’optimisation des systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation. À titre d’exemple, voici quelques-unes des solutions intéressantes :
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l’installation de chaudières collectives à haute performance (BAT-TH-102),
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l’isolation des points singuliers d’un réseau (BAT-TH-155),
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la fermeture des meubles frigorifiques de vente pour une meilleure efficacité énergétique (BAT-EQ-124 et BAT-EQ-125).
Vous souhaitez optimiser le montant de votre prime ? N’hésitez pas à mettre en concurrence plusieurs fournisseurs d’énergie, aussi appelés obligés !
Prix des CEE en 2025, en bref…
Quel que soit le secteur dans lequel vous évoluez - tertiaire, industriel ou encore copropriété - les CEE vous aident à financer des travaux importants pour réduire votre consommation énergétique, tout en améliorant la performance des bâtiments. En 2025, les Certificats d’Économies d’Énergie restent opérationnels, jouant un rôle important dans la transition énergétique en France. En renforçant les contrôles et en harmonisant les critères d’éligibilité, l’État souhaite avant tout sécuriser davantage l’attribution des CEE. Les mois à venir seront donc déterminants pour façonner ces changements, alors même que les objectifs de la cinquième période restent encore à atteindre.
Mais attention : les réglementations évoluent, il est donc important de se tenir au courant ! N’hésitez pas à en parler à votre référent expert Place des Énergies.