Le mois d’octobre s’achève, l’occasion de faire le bilan des événements et des tendances sur le marché de l’énergie. L’actualité géopolitique, climatique et économique a pu mettre à rude épreuve les acteurs du marché. Place des Énergies décrypte ici les évènements marquants du mois, les tendances et évolutions des prix du gaz et de l’électricité ainsi que les prévisions pour novembre.

 

Actualité : ce qu’il faut retenir d’octobre 2025

 

Plusieurs grands évènements ont marqué l’actualité du mois d’octobre 2025, ayant pu impacter plus ou moins le marché de l’énergie.

 

Le conflit russo-ukrainien : entre tensions importantes et infrastructures en danger

 

Le conflit russo-ukrainien se poursuit : une importante attaque au drone lancée par la Russie dans la nuit du 4 octobre contre des installations ukrainiennes a privé des millions d’Ukrainiens d’électricité, d’eau ou de chauffage alors que l’hiver approche.

Par ailleurs, les discussions diplomatiques entre Donald Trump, Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine ont été reportées. Suite à cela, les États-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions ciblées sur deux grandes compagnies pétrolières russes, ce qui renforce encore les incertitudes côté approvisionnement gazier dans l’Europe. (Source : Courrier international)

 

En lien avec ce conflit, les États membres de l’Union européenne ont validé, le 20 octobre, le principe d’une interdiction totale d’importation de gaz russe d’ici fin 2027, renforçant le besoin de diversification des fournisseurs.

 

Un climat mondial sous haute tension

 

Sur le plan international, octobre 2025 a été marqué par une accalmie relative au Proche-Orient : Israël et le Hamas ont accepté la première phase du plan de paix proposé par Donald Trump, prévoyant un cessez-le-feu progressif et la libération d’otages. (Souce : France Diplomatie)

Toutefois, cet accord semble avoir du mal à être pérenne.

Dans le même temps, des manifestations sociales ont éclaté au Maroc et à Madagascar, traduisant un profond malaise économique et politique.

Aux États-Unis, des rassemblements du 19 octobre ont dénoncé la gouvernance jugée autoritaire de Donald Trump.

Ce climat mondial contrasté nourrit une incertitude persistante sur les marchés de l’énergie, sensibles à la stabilité politique et aux flux d’approvisionnement internationaux.

 

Un contexte social, politique et économique tendu en France

 

La France a connu un climat social et politique particulièrement tendu : grève nationale le 2 octobre, nomination d’un nouveau gouvernement le 5 octobre et démission le lendemain du Premier ministre Sébastien Lecornu, puis nouvelle nomination le 10 octobre et rejet d’une motion de censure le 16 octobre. (Sources : Elysée, Assemblée nationale)

L’agence de notation américaine S&P a abaissé la note de la France de AA- à A+ le 17 octobre, ce qui peut influencer les conditions de financement des infrastructures énergétiques. (Source : S&P Global)

Ce contexte incertain peut peser sur les décisions des entreprises utilisatrices d’énergie (consommation, investissements, gestion des risques…).

 

Des évènements météorologiques sous haute surveillance

 

La tempête Amy au début du mois puis la tempête Benjamin le 23 octobre (rafales de vent, risques de submersion) ont menacé la France. Par ailleurs, dans les Antilles, la tempête Jerry en Guadeloupe a été placée en vigilance rouge pour fortes pluies et orages. Ces événements perturbent les flux de production éolienne ou solaire, et génèrent des besoins de réserve et d’ajustement supplémentaires pour les gestionnaires de réseau. (Sources : La chaine météo, Météo France, Météo France).

 

L’EPR de Flamanville : inquiétudes et redémarrage

 

Le 7 octobre, une plainte pour mise en danger de la vie d’autrui a été déposée contre X concernant l’EPR de Flamanville EPR par l’association CRILAN (Comité de réflexion, d’information et de lutte antinucléaire), en raison de problèmes d’étanchéité des soupapes. Le redémarrage progressif du cœur du réacteur, le 14-15 octobre, prévoyait une montée en puissance d’ici le 21 décembre. Cette incertitude sur l’un des actifs nucléaires majeurs en France pèse sur la confiance en la fiabilité du mix de base électrique et donc sur le marché. (Sources : Ouest France, ASNR)

 

Un record historique pour les énergies renouvelables 

 

Dans un rapport du groupe de réflexion Ember Energy, il est indiqué que pour la première fois dans le monde, les énergies renouvelables ont produit plus d’électricité que le charbon en 2025. La production combinée solaire + éolienne dépasse désormais la demande électrique sur certains profils horaires. Cet élément structurel joue un rôle de plus en plus important dans la formation des prix de gros et dans l’équilibrage des réseaux. (Source : Le Grand Continent)

 

Le passage à l’heure d’hiver 

 

Dans la nuit du 25 au 26 octobre, le passage à l’heure d’hiver a un impact significatif sur le profil de consommation électrique. Ce type de changement provoque des effets de demande à court terme, et les gestionnaires de réseau comme les fournisseurs d’électricité doivent adapter leurs stratégies de modulation.

 

Zoom sur l’évolution des prix de l’électricité en octobre 2025

 

Au cours du mois d’octobre, les prix sur le marché de l’électricité (EPEX Spot) ont connu une légère baisse malgré un prix spot élevé en début du mois par rapport à septembre. Le 6 octobre, le prix spot était de 59,40 €/MWh, puis de 57,65 €/MWh le 13 octobre, de 56,59 €/MWh le 20 octobre et enfin de 55,02 €/MWh le 27 octobre.

 

Plusieurs évènements survenus en octobre peuvent avoir eu une répercussion sur la fluctuation des prix de l’électricité :

  • La mise en place du pas de temps de 15 minutes sur le marché spot européen dès le 1er octobre commence déjà à montrer quelques limites. Cette mesure a modifié la dynamique de réponse offre-demande et introduit une volatilité accrue.
  • La perspective d’une demande croissante avec l’arrivée de l’hiver, combinée à des incertitudes sur certaines infrastructures de production (comme par exemple le nucléaire), maintient une prime de risque.
  • L’incident sur la plateforme européenne d’équilibrage Picasso, ayant généré ponctuellement des prix d’ajustement extrêmes (jusqu’à 15 000 €/MWh) sans lien avec la réalité du réseau, renforçant les critiques sur sa fiabilité.

 

Octobre 2025 : les tendances du marché du gaz naturel

 

Comme sur le marché de l’électricité, les prix PEG du gaz sur l’EEX ont eu tendance à baisser : 29,96 €/MWh le 1er octobre, 30,97 €/MWh le 6 octobre, 30,23 €/MWh le 10 octobre, 29,75 €/MWh le 20 octobre et enfin 29,69 €/MWh le 27 octobre.

 

Plusieurs facteurs constatés en octobre 2025 peuvent affecter le prix du gaz naturel :

  • Comme dit précédemment, la Russie multiplie les frappes contre le système gazier ukrainien. Récemment, l’Ukraine a subi les attaques les plus massives contre ses infrastructures gazières depuis le début de la guerre, endommageant des actifs clés de production et de transport. De nouvelles attaques sont redoutées dans les prochains jours et semaines. Ce type d’événement peut soulever à court terme des risques d’approvisionnement pour l’Europe.
  • L’augmentation des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) depuis les États-Unis renforce la diversification, mais introduit aussi une nouvelle dépendance aux marchés mondiaux du GNL avec volatilité accrue.

 

Marché de l’énergie : quelles prévisions pour novembre 2025 ?

 

À l’approche du mois de novembre, Place des Énergies vous propose de voir les tendances à venir.

 

Pour le marché de l’électricité :

  • La demande va mécaniquement augmenter : baisse des températures, hausse de la consommation de chauffage et de lumière.
  • Le nouveau pas de 15 minutes continuera à générer de la volatilité, notamment lors des pics de consommation ou de variation rapide de l’offre renouvelable.
  • Les événements climatiques (vents forts, tempêtes hivernales) peuvent encore peser sur la production d’énergies renouvelables et donc sur les coûts de substitution (thermiques, centrales de sécurité).
  • En France, le vote du budget 2026, en novembre, pourrait générer des effets d’anticipation pour les acteurs du marché de détail de l’électricité (fournisseurs d’électricité, gestionnaires de réseau).

 

Quant au marché du gaz :

  • Les stocks européens étant bien remplis, la pression sur les prix reste modérée.
  • Cependant, la dépendance accrue à l’importation de GNL, notamment depuis les États-Unis, crée un nouveau risque exogène (marché global, logistique) qui peut provoquer des hausses rapides.
  • Le vote du budget 2026 et les réglementations européennes à venir (notamment l’interdiction d’importation de gaz russe d’ici 2027) vont influencer la stratégie des fournisseurs de gaz.
  • Un hiver plutôt doux est annoncé comme probable, ce qui limiterait la consommation de chauffage et, par ricochet, la pression sur les prix du gaz.

 

Face à la fluctuation des prix des marchés du gaz et de l’électricité, la maîtrise de vos dépenses énergétiques devient un levier essentiel de compétitivité. S’appuyer sur un acheteur d’énergie permet d’assurer une meilleure flexibilité énergétique, d’anticiper les fluctuations de prix et de consommer de façon plus intelligente. Véritable acteur stratégique, l’acheteur d’énergie accompagne les entreprises dans leurs décisions d’approvisionnement, d’optimisation de puissance et de gestion des risques. Découvrez-en plus sur le rôle clé des acheteurs en énergie avec Place des Énergies.

Yann GUDIN

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