Mobilité électrique en entreprise : opportunité ou surcoût ?
Aujourd’hui, l’urgence climatique et les nouvelles obligations réglementaires guident les choix des entreprises. L’électrification des flottes d’entreprises est notamment devenue incontournable pour les pros.
Depuis mars 2025, la suppression des quotas obligatoires de véhicules à faibles émissions au profit d’une taxe incitative marque d’ailleurs un tournant dans l’approche gouvernementale. Cette évolution réglementaire, couplée aux avancées technologiques et à la baisse progressive des coûts, place les entreprises face à un choix stratégique : subir les pénalités fiscales ou saisir l’opportunité de décarboner leur flotte automobile. Alors, comment réussir la mobilité électrique dans votre entreprise ? Quelles aides activer pour amortir l’investissement ? Et surtout, comment piloter efficacement cette nouvelle dépense énergétique ? Place des Énergies fait le point !
Électrifier sa mobilité d’entreprise : un tournant stratégique
Le cadre réglementaire a profondément évolué ces dernières années. Votre entreprise doit désormais composer avec un nouvel équilibre entre contrainte et incitation !
De la LOM à la taxe incitative
La Loi d’orientation des mobilités (LOM), votée en 2019, visait à accélérer la décarbonation du secteur routier. Parmi ses mesures phares : des quotas obligatoires de véhicules à faibles émissions pour les flottes d’entreprises.
Ces quotas ont ensuite été renforcés par la loi Climat et Résilience de 2021 :
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10 % de véhicules à faibles émissions dès 2022,
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20 % en 2024,
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40 % en 2027,
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70 % en 2030.
Mais tout a changé en février 2025 ! Bienvenue à la loi de finances, qui supprime cette obligation au profit d’un mécanisme fiscal incitatif. Désormais, les entreprises possédant plus de 100 véhicules ne sont plus contraintes par un quota, mais soumises à une taxe annuelle calculée selon trois critères :
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le nombre de véhicules « manquants » par rapport aux objectifs fixés,
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le montant de la pénalité (2 000 € en 2025, 5 000 € à partir de 2027),
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le taux de renouvellement annuel des véhicules très émetteurs.
Cette réforme change la logique… Moins vous décarbonnez, plus vous payez ! À l’inverse, anticiper devient une source d’économie durable.
Réduire ses émissions de gaz à effet de serre : un enjeu national
Saviez-vous que le secteur des transports reste le premier émetteur de gaz à effet de serre (GES) en France ? Il est responsable d’environ un tiers des émissions nationales. Triste constat… Malgré les efforts engagés dans l’industrie ou le bâtiment, les émissions du transport routier n’ont quasiment pas baissé depuis 30 ans.
D’ailleurs, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 94 % des émissions du transport proviennent de la route, dont 53 % des voitures particulières. C’est dire l’enjeu de l’électrification des flottes !
Selon l’Ademe, une voiture électrique émet en moyenne 103 g de CO₂e par km, soit deux à trois fois moins qu’un véhicule thermique. Certes, la fabrication des batteries est plus émissive, mais le « point d’équilibre » est atteint après 30 000 à 50 000 km seulement. Au-delà de cela, l’avantage environnemental devient massif, notamment sur des flottes roulant plus de 200 000 km sur leur durée de vie.
À retenir : l’électrification est aujourd’hui une réelle opportunité pour les entreprises engagées dans la transition bas carbone.
La mobilité électrique en entreprise, un levier RSE
Décarboner sa flotte, c’est un geste écologique, mais en entreprise, ça va bien au-delà ! C’est également une démonstration d’engagement RSE tangible. En réduisant significativement vos émissions directes, votre entreprise renforce son bilan carbone, tout en répondant aux attentes croissantes des donneurs d’ordre.
Nous vivons dans un monde où les critères ESG pèsent sur les financements. Une flotte électrique valorise en effet votre image de marque, tout en vous ouvrant l’accès à certains marchés publics ou privés exigeant des preuves de responsabilité environnementale. Ainsi, vous dépensez certes de l’argent pour électrifier votre flotte… mais elle peut aussi vous rapporter gros !
Déploiement des bornes et flottes électriques : un chantier à anticiper
Passer à la mobilité électrique, ça ne s’improvise pas du jour au lendemain ! Cette transition demande en effet un combo gagnant : méthode, pilotage, anticipation. Vous allez devoir penser usage, recharge, budget et accompagnement humain.
Réaliser un diagnostic précis de la flotte
Avant toute transformation, il est essentiel de comprendre votre existant. Un audit précis de la flotte et des usages est la première étape d’une stratégie réussie. Ce diagnostic vous permettra de cartographier les usages (qui peuvent grandement varier selon les entreprises !) :
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trajets types,
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durée moyenne des déplacements,
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lieux de stationnement,
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typologie de véhicules (fonction, service, utilitaires, « gros rouleurs »).
Autant de données indispensables pour adapter les solutions à la réalité de votre entreprise.
Cette analyse permettra également d’identifier les véhicules prioritaires, c’est-à-dire ceux qui concentrent le plus d’émissions et de coûts. Ce sont bien sûr les premiers à cibler pour votre plan de décarbonation. Vous repérerez au passage les véhicules sous-utilisés ou inutilisés… et donc les possibilités d’optimisation rapides. Une approche pragmatique, efficace et souvent peu coûteuse !
Mobilité électrique en entreprise : optimiser les usages avant de convertir
Avant même d’acheter des véhicules électriques, il faut repenser les usages actuels. Car la meilleure tonne de CO₂… c’est celle que vous n’émettez pas ! Réduire les kilomètres parcourus est le premier levier. Télétravail, visio, planification optimisée des tournées ou rationalisation des trajets professionnels : voilà de belles pistes concrètes pour diminuer vos déplacements. Eh oui, chaque kilomètre évité, c’est du carburant économisé et des émissions en moins !
Pensez aussi à mutualiser et rationaliser votre flotte. Pour les véhicules sous-utilisés, l’autopartage est par exemple une solution efficace. Il s’agit d’un pool de véhicules à disposition des salariés, géré en interne. Le covoiturage domicile-travail, facilité par un outil interne ou une simple messagerie d’équipe, réduit quant à lui le nombre de trajets, tout en renforçant la cohésion. À vous d’y encourager vos salariés… et pourquoi pas de montrer l’exemple !
Et pour les petits trajets urbains, alors ? Pourquoi ne pas miser sur des vélos électriques d’entreprise ? De nombreuses structures intègrent désormais ce mode doux à leur politique mobilité. Le mieux dans tout cela, c’est que cette solution rencontre un vrai succès auprès des collaborateurs !
Électrifier la flotte en franchissant le cap technologique
Une fois la flotte rationalisée, place à la conversion ! Pour la majorité des usages urbains et périurbains, le véhicule électrique s’impose désormais comme l’alternative la plus pertinente. Il y a encore quelques années, la solution serait en effet apparue comme marginale. Aujourd’hui, les gens la trouvent tout simplement… évidente.
D’ailleurs, saviez-vous que le coût total de possession (TCO) est aujourd’hui souvent inférieur au thermique ?
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moins d’entretien,
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pas de vidange,
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une énergie plus stable et prévisible.
Bon à savoir : le coût total de possession (TCO) englobe toutes les dépenses liées à un véhicule (achat, énergie, entretien, assurance et fiscalité).
Les trois freins historiques (prix, autonomie, recharge) s’estompent donc progressivement.
Commençons par le prix ! Les modèles se multiplient et certains véhicules citadins électriques sont désormais proposés à moins de 20 000 €. L’écart avec le thermique se réduit donc chaque année, surtout sur le segment professionnel.
Côté autonomie, les progrès sont également spectaculaires. Bonne nouvelle, puisque c’est bien souvent un frein, même pour les personnes qui pourraient se payer un véhicule électrique ! Ainsi, des modèles comme la Volkswagen ID.7 Tourer atteignent 640 km WLTP et se rechargent de 10 à 80 % en à peine 26 minutes. Et la révolution continue : CATL annonce déjà des batteries capables de recharger 520 km en 5 minutes !
Enfin, pour la recharge, la France compte désormais 2,5 millions de bornes, dont 175 000 publiques (+22 % en un an). L’objectif gouvernemental ? 400 000 points ouverts d’ici 2030 !
Mettre en place les infrastructures de recharge
Sans stratégie de recharge, pas de transition possible ! Bornes sur site ou à domicile, il faut d’abord déterminer les besoins. Faut-il une borne par véhicule ou un système partagé ? Recharge lente ou rapide ? Et comment gérer la supervision et la maintenance ?
Pour les collaborateurs disposant d’un véhicule de fonction, de plus en plus d’entreprises installent des bornes à domicile. Dans ce cas, pensez au modèle de financement : remboursement partiel, location, ou prise en charge complète.
Pour les commerciaux et gros rouleurs, vous pouvez anticiper des solutions de recharge en itinérance :
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abonnements multi-réseaux,
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cartes interopérables,
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accès prioritaire à certains réseaux rapides.
Et côté financement, où en est-on ? Le programme ADVENIR subventionne jusqu’à 50 % du coût d’installation ! Le suramortissement des véhicules électriques reste également un coup de pouce fiscal intéressant. Nous y reviendrons !
Former et accompagner pour réussir la mobilité électrique en entreprise
Et si décarboner sa flotte devenait aussi une aventure humaine ? Car n’oublions pas que le succès repose avant tout sur la mobilisation des équipes ! Commencez par désigner une équipe projet dédiée, portée par la direction. Son rôle : coordonner les actions et garantir la cohérence du plan.
Vous pourrez alors former vos collaborateurs à l’éco-conduite : jusqu’à 15 % d’économie d’énergie à la clé ! Sensibilisez-les aussi aux spécificités du véhicule électrique (gestion de l’autonomie, recharge, freinage régénératif).
Enfin, nous vous conseillons de vous appuyer sur le pilotage énergétique global. Quèsaco ? En intégrant vos données de mobilité à vos outils de suivi de consommation (comme Cockpit proposé par Place des Énergies), vous pourrez visualiser l’impact réel de votre transition et ajuster vos stratégies en temps réel. Malin, n’est-ce pas ?
Impacts financiers de la mobilité électrique en entreprise : investissement ou surcoût ?
Longtemps perçue comme plus chère, la voiture électrique devient aujourd’hui compétitive sur le plan économique. Certes, à l’achat, le prix reste supérieur à un modèle thermique équivalent. Mais à l’usage, les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’énergie coûte deux à trois fois moins cher et les frais d’entretien chutent grâce à une mécanique simplifiée !
Selon le TCO Scope 2024 d’Arval Mobility Observatory, le coût de revient kilométrique moyen est quasiment identique : 0,377 €/km pour l’électrique contre 0,371 €/km pour le thermique. L’écart devient donc négligeable. À cela s’ajoute un cadre fiscal favorable, renforcé par la taxe incitative annuelle.
Quelles aides pour engager la mobilité électrique en entreprise ?
Même si certains dispositifs ont disparu, les entreprises disposent encore de solutions financières solides pour lancer leur transition.
Les aides pour l’achat de véhicules électriques
Depuis le 2 décembre 2024, le bonus écologique et la prime à la conversion ont été supprimés pour les entreprises. Mais le dispositif des Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) a pris le relais, avec des aides révisées pour continuer à encourager l’électrification des flottes. Ce soutien s’applique aussi bien à l’achat qu’à la location longue durée. Des primes existent également pour les opérations de retrofit électrique (transformer un véhicule thermique en véhicule électrique). Une option intéressante pour prolonger la vie d’un véhicule existant sans repartir de zéro !
Côté fiscalité, les avantages restent nombreux :
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exonération du malus CO₂,
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plafond d’amortissement porté à 30 000 €,
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TVA déductible sur l’électricité,
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indemnités kilométriques majorées.
Vous le voyez, le coût initial peut donc finalement être partiellement amorti de différentes façons.
Les aides pour l’installation de bornes de recharge
Le programme ADVENIR continue de financer les infrastructures de recharge, notamment pour les entreprises du secteur automobile et de la location courte durée. Les subventions couvrent une partie assez importante des coûts d’installation, parfois jusqu’à 50 % selon le type de site.
Et plus ça va, plus la réglementation s’intensifie ! Depuis le 1er janvier 2025, tous les parkings de bâtiments non résidentiels existants doivent comporter au moins une borne pour 20 places. En cas de construction ou de rénovation majeure, 20 % des emplacements doivent être pré-équipés (avec au moins une place accessible PMR).
La mobilité électrique en entreprise, en bref
La mobilité électrique est aujourd’hui une évidence stratégique pour les entreprises qui veulent combiner performance, image et durabilité. Ayez à cœur de bien la piloter dès le départ ! À la clé : anticipation des taxes, réduction des coûts d’usage et renforcement de votre engagement RSE. Le petit plus ? Les technologies et les aides évoluent vite, rendant chaque année la transition plus accessible. Alors, pourquoi attendre ? En agissant dès maintenant, vous entamez une stratégie de mobilité rentable et résolument tournée vers l’avenir !
09 80 80 23 80
4 rue Roger Salengro 59990 Saultain



